Mettet 1918, la fin de la guerre, l'arrivée des Alliés

Novembre 1918 : l'armistice, le départ des Allemands et l'arrivée des Anglais.

Le soir du 10 novembre 1918, dans Berlin enfiévré par la révolution et la proclamation de la république, le président du Conseil des commissaires du peuple, le social-démocrate Friedrich Ebert, se met en rapport par ligne secrète avec la Grand Quartier Général de l'armée à Spa. La veille, le viel Empire s'éffondrait dans la capitale.

Les officiers généraux allemands en refusant de suivre l'empereur dans sa marche contre la révolution provoquèrent l'abdication du souverain. Le 9 novembre ne marqua pas le triomphe d'une révolution, mais l'effondrement d'un vieil ordre. Une simple pression populaire et la défection des officiers l'on jeté à bas.

 

Le départ les Allemands :


Le 11 novembre 1918, les Allemands sont toujours en Belgique et à Mettet. La proclamation de l'armistice est lue sur la place de Mettet. Les troupes sont rassemblées et défilent en grande pompe, au son de la fanfare. Quelques heures plus tard, ceux-ci commencent à organiser leur retour vers l'Allemagne. Le 17 novembre les Allemands évacuent l'entité dans la précipitation. Les soldats dans leur retraite, n'écoutant plus leurs officiers, abandonnent une quantité de matériel, des canons, des armes, des explosifs. Les chevaux trop épuisés sont vendus aux habitants contre quelque monnaie. 

Cliquez pour découvrir l'album des Allemands quittant Mettet

Le 17 novembre, les Allemands quittent Mettet. Les Anglais les talonnent: ils sont à Florennes.

Curé Marion de St-Gérard:

Les troupes ennemies pillaient surtout les meules pour leurs chevaux, ils abandonnaient tout ce qui les gênait dans leur marche. Ils avaient des dispositions d'insubordination à l'égard des officiers. Ceux-ci n'osaient plus commander.

Abbé Jh Lemaire Chapelain de Pontaury :
Avec quelle joie avons-nous vu ces tristes vaincus, ayant tout perdu, même l'honneur, évacuer notre glorieuse Belgique "quantum mutatus ab illo !" Leur morgue de 1914, celle des officiers surtout, avait gagné un peu de modestie. Était-ce l'effet magique du drapeau rouge qui surmontait les batteries allemandes de retour pour Berlin? Était-ce jeu de prudence devant "les Conseils" de soldats qui se formaient ici et là?
Toujours est-il que nos paysans ne se montraient plus guère disposés à voir piller leurs granges, à subir leurs goujateries leurs rapines et autres exactions.
Quand les derniers eurent disparu, on se trouva tout étrange. Hé quoi? Était-ce un rêve? Non, non, c'était la réalité. La liberté nous revenait à flot, nous étions libres enfin
 
Le 19 novembre, les alliés arrivaient plein de gloire et de majesté. Notre population se porta au-devant d’eux, les acclama, leur fit l’accueil des plus chaleureux : c’était à qui les hébergerait.
Puis nos vaillants soldats regagnèrent petit à petit leur foyer après quatre ans et demi d’absence et de glorieux périls.
Après bien des semaines d’attentes, nos deux prisonniers revirent eux aussi, et puis enfin nos habitants qui avaient émigrés.

 

Biesme déclaration d'objet abandonné par l'ennemi :  16 novembre 1918, un  fermier de Biesme achète à un officier allemand un petit cheval bai mort de fatigue. Cliquez pour voir le document

Note manuscrite suivant la synthèse des renseignements recueilli à Florennes (A.Ev.N)

L'évacuation fut rapide et piteuse. Pas d'autre méfait que le pillage des meules

Les premiers Anglais arrivent en 3 autos le 17 novembre pendant la grand-messe de 10H00. Parmi eux se trouvait le général Haig qui en logement au château des Récollets fut ovationné le 20 par la population. La veille, il avait été complimenté par Mr Pestiaux ff de bourgmestre, entouré de 22 notabilités.
Du 22 au 31 novembre des troupes anglaises séjournèrent à Florennes.
Les Australiens, 13e et 15e bataillon, 4e division sont arrivés le 15 décembre. 
Le 31 décembre, 80 d'entre eux environ furent décorés par le Prince de Galles en la cour du collège.
Le départ des Australiens eut bien lieu le 19 mars (1919).
23 sont restés pour surveiller les engins explosifs mis en dépôt à la gare du Centre.

 

Récit d'Hilaire Remy d'Oret : 

Lors de la débâcle allemande, ces derniers repassaient en direction de l’Allemagne avec des troupeaux de vaches et de chevaux. Les Allemands faisaient boire les animaux  au bac (anciennement situé près de l’école des garçons), c’était surtout des prisonniers russes qui conduisaient les troupeaux de vaches.

 

Arrivée des Anglais :


Les Anglais talonnent les Allemands. Le 17 novembre 1918, les premiers britaniques arrivent à Florennes à bord de 3 voitures pendant la grand-messe de 10H00, Parmi eux se trouve le Général Haig qui s'installe au château des Recollets. Les soldats anglais venant de Philippeville arrivent à Mettet le 19 novembre. Les Djobins leur font un accueil triomphal. Les troupes paradent dans les rues en liesse sous des arcs de triomphe réalisés par les villageois. Parmi eux, de nombreux soldats écossais qui défilent au son des cornemuses. 

Les Anglais lors de leur arrivée sur la place de Mettet

Abbé Noël de Furnaux : 

Repassage sans discipline des troupes allemandes: vols et pillages.
les Anglais sont entrés triomphalement le dimanche qui a suivi l'armistice (17 novembre)

 
Curé d'Ermeton Delchevalerie (?)
Après l'armistice, un détachement de l'armée anglaise à passé par Ermeton mais son arrivée n'étant pas annoncée, il n'y a pas eu de réception solennelle. On a sonné les cloches, le bourgmestre à adressé une petite allocution
 

Article de presse londonien du 19 novembre:

Les britanniques sont sur la ligne Florennes-Charleroi
Sir Douglas Haig rapporte que la deuxième et  la quatrième armée
britannique ont atteint la ligne générale de Florennes et Charleroi
en Belgique......
.

 

19 novembre place de Mettet, les Anglais défilent sous une arche de la victoire

Cliquez sur l'image pour découvrir le diaporama des troupes anglaises

Pipers écossais remontant la rue de la Station (actuellement rue R Elisabeth)

Cliquez sur l'image pour découvrir le diaporama des troupes anglaises

Les Alliés rassemblent sur la place de Mettet les canons abandonnés par l'ennemi et affichent l'ordre aux habitants d'apporter à la maison communale les armes abandonnées le long des routes que les gens ont évidemment ramassés.

 

Canons allemands abandonnés sur la place de Mettet

Affiche du Grand Quartier Général de l'armée britannique

Concerne les armes et les munitions. 13 novembre 1919

 

L'arrivée des Australiens:


Les Australiens, 13e et 15e bataillon, 4e division arrivent dans l'entité le 15 décembre. 

Le 27 décembre 1918, le Prince de Galles est à Oret. Il inspecte les troupes de la 1ere division d'artillerie australienne.

Mettet, soldats australiens devant le studio Biot

Cliquez pour découvrir l'album des Australiens

Oret, 27 décembre revue des troupes par le Prince de Galles

Cliquez pour découvrir l'article sur le Prince de Galles à Oret

 

 

Le départ des Australiens le 19 mars 1919

 

Un moment de fièvre pour la moralité publique selon l'abbé Bodart

Abbé Bodart de Morialmé, concernant la moralité publique pendant la guerre, dans un rapport à l'Evêché : 

La moralité publique n'eut pas trop à souffrir, si je laisse de côté la conduite très louche de trois ou quatre filles ou femmes dont la réputation était perdue avant la guerre, et qui ont continué pendant l'occupation avec les Allemands (dit-on).
Il y eu toutefois, un très mauvais moment tant pour la piété publique que pour la morale,et ce fut il faut bien le dire, non pas pendant l'occupation allemande, mais à partir de décembre jusqu'a mars de 1919, alors que nous avions ici des Australiens. mais ce fut là qu'un moment de fièvre déja disparu. 

 

Le retour des soldats de Mettet :


Après la guerre, nos soldats et ceux qui eurent la malchance d'être prisonniers rentrent au pays.

 

La troupe théatrale l'Indépendant enfin réunie après quatre années de guerre. A gauche le verre à la main: Léon Colin. Le 3e au dernier rang: Ernest Biot, prisonnier en Allemagne, il rentre à Mettet amaigri et en très mauvaise santé. 2e à l'arrière, Vital Cornelle. A droite avec la bouteille, Alphonse Henrotte.

Certains, certaines, ne reveront pas leur fils, leur père ou leur mari. Les corps des combattants reviendront au village, d'autres resteront auprès de leurs frères d'arme dans un cimetière militaire.

Un monument sera érigé à Mettet pour les disparuts afin que les famille puissent avoir un lieu pour se recueillir

Croix de Feu  4e carabinier

Croix de Feu   1er Grenadier

Les anciens combattants de Mettet de la 1ere guerre

Dès la fin de la guerre, la vie reprend son cours:

Les noces de Polomée devant la ferme Degraux à Rabooz/l'Estroit, Cette jeune orpheline fut recueillie chez les Degraux. Elle épouse un pianiste et ils ouvriront une boutique d'instruments de musique à Dinant rue Adolphe Sax. Ses amis djobins sont venus la saluer: on reconnait à l'extrême droite Ernest Biot et son épouse Marcelinne Collart, le couple à leur droite il s'agit de Vital Corneille et peut-être son épouse. à droite de la mariée, derrière la petite fille Urbain Istas. A l'extrème droite: Albéric Dautrebande. Près du 39 (montants de gauche) Hector Ancia et la vieille dame à sa droite est Odile Degraux.Sa belle soeur, Marie Fauville est près du montant de droite (petit 39). Derrière le Marié, Germaine Degraux.

 

Page suivante : La reconstruction 

Sujet: